Événement
clos
ou
passé

Olivier Masson doit-il mourir ?

Depuis ce jour de pluie il y a six ans où il avait décidé de prendre sa moto, Olivier Masson est sur un lit d’hôpital dans un état de conscience minimale appelé « paucirelationnel », sans qu’aucune véritable communication n’ait pu être établie avec lui. La famille, les soignants, tous ont des avis divergents et souvent tranchés sur le fait de savoir si Olivier, enfermé dans son corps et dans son silence, est encore là ou non.

L’équipe médicale finit par décider de cesser l’acharnement thérapeutique. Si son épouse Laurence soutient la décision de l’arrêt des soins qui le maintiennent artificiellement en vie, sa mère Bénédicte, fervente catholique, y est absolument opposée.

L’affrontement familial conduit à la suspension de la procédure jusqu’au moment où un aide-soignant, Avram Leca, choisit de mettre fin aux jours du patient par une injection létale. La pièce s’ouvre sur son procès et, peu à peu, par flashbacks, revient sur les événements qui ont mené à cet acte irréparable, dans un déferlement médiatique, juridique et médical vertigineux. Le jeu rythmé, sobre et dépouillé des cinq comédiens – qui avec seulement quelques accessoires et vêtements inter-changés matérialisent les lieux et les trente-et-un personnages – permet d’appréhender les enjeux et les convictions qui se heurtent unes aux autres, de décaler les points de vue.

Pour l’écriture, François Hien s’est inspiré du noyau narratif de l’affaire Vincent Lambert pour mieux s’en écarter et bâtir cette fiction très documentée sur notre rapport intime à la mort. En abordant les questions de l’euthanasie, de la déontologie médicale ou de la puissance de la foi, la compagnie l’Harmonie Communale apporte une réflexion essentielle qui interroge notre compréhension et met en éveil notre capacité d’empathie sur le sens que nous donnons à la compassion, à la dévotion, à la culpabilité ou tout simplement à l’amour.

« Il y a une mémoire du corps. Certains traumatismes s'inscrivent dans le corps et survivent à la conscience. Le corps, à force d'avoir tremblé quand une main passait à un certain endroit, il continue de trembler, même si la conscience a disparu. Ça s'inscrit dans la peau, la violence, la douleur. Ça survit. »

DE
François Hien

MISE EN SCÈNE ET JEU
Estelle Clément-Bealem, Kathleen Dol, Arthur Fourcade, François Hien, Lucile Paysant

SCÉNOGRAPHIE Anabel Strehaiano

LUMIÈRE ET RÉGIE GÉNÉRALE Nolwenn Delcamp-Risse

COSTUMES Sigolène Pétey

Auteur(s) :
François Hien

Complément d’informations :

du lundi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h
relâche le mardi
Durée : 1h50– salle Mehmet Ulusoy
Spectacle à partir de 15 ans