Terrapolis

« Les temps difficiles exigent des danses endiablées », écrivait la poétesse afro-américaine Alice Walker. Une conception de la danse comme acte de résistance, qui semble guider la dernière création de Qudus Onikeku – point d’orgue d’une trilogie afro futuriste entamée en 2021 avec Re:INCARNATION. Face à un monde fracturé, éprouvé par les désastres écologiques et les oppressions multiples, le chorégraphe nigérian fait appel aux divinités du culte Yorúbà pour reconnecter le corps humain aux forces élémentaires de la nature. Sur un plateau dépouillé, seize interprètes se lancent dans une quête dansée de résilience, se laissant traverser par des djinns, des forces animales et des puissances invisibles. Dans cet univers, les temps se confondent et les symboles se superposent : les tressages artisanaux des costumes côtoient la réalité virtuelle et les nouvelles technologies, tandis qu’une bande sonore mêle archives, contes oraux et musique live. Ici, il ne s’agit pas de résoudre les crises, mais de composer avec le chaos comme un carnaval en enfer, un univers parallèle inondé de lumière. En coréalisation avec Les Gémeaux, Scène nationale.